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Accor et désaccords.

Comme tout le monde, je me faisais une joie de découvrir la nouvelle Molitor. Et comme tout le monde, j’ai vu les photos diffusées sur internet pour célébrer l'inauguration du projet de rénovation sélectionné par la ville de Paris. Alors, comme tout le monde, je suis tombée de ma chaise.

Je me suis dit, merde, les cons, ils inaugurent et ils n’ont même pas fini les travaux. Ils ont stocké leurs Algeco au-dessus des cabines. Après, parce que je suis curieuse, je me suis concentrée et j’ai vu que les baraques de chantiers étaient toutes blanches quasi immaculées. Trop propres sur elles. On aurait dit des containers recyclés, tout bien repeints, comme ceux qu’on adapte pour faire des studios réservés aux étudiants. Alors, j’ai pensé, d’accord, c’est moche, mais comme c’est un projet choisi par une municipalité socialiste, ils ont sûrement imposé des structures d’hébergement d’urgence pour les étudiants qui ont tellement de mal à se loger dans la capitale.

Rien à dire, une résidence étudiante au-dessus de Molitor, au moins, l’idée est plutôt sympa.

Pour en avoir confirmation, j’ai lu les textes qui accompagnaient les photos.

J’ai compris que je n’avais rien compris. Les Algeco, en fait, c'étaient des chambres  à trois cents balles la nuit, prix moyen version hôtel cinq étoiles. La piscine n’était plus du tout une piscine publique comme l’avaient promis Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo, mais un club privé à 3 300 boules l’année, 180 € la journée.

Pourtant, il y a 5 ans, la ville de Paris affichait fièrement la politique tarifaire du projet de rénovation qu’elle venait de choisir :

« Pour le bassin d’été, abonnement annuel : 1 800 € ; journée : 60€ ; demi-journée : 40€ ; 2 heures : 20€

Pour le bassin d’hiver, entrée adulte : 4,50€ ; entrée enfant : 2,50€ ».

Voilà, avant de signer le contrat, ils laissaient au moins le bassin d'hiver accessible au grand public. Mais ça, c'était avant.

 

 

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