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            En 1989, pendant son dernier été, une entrée à Molitor coûtait 6 francs. Même pas un euro d’aujourd’hui. Molitor, piscine de riches ? Parce qu’elle a été construite porte d’Auteuil ? Comme Roland Garros. Pourtant, il n’y a pas que les riches qui vont au tournoi de tennis parisien. Et il n’y a pas que les riches qui sont venus à Molitor pendant soixante ans.

 

Sur les pétitions signées au cours de l’été 89, les adresses faisaient tout le tour de Paris-banlieue. D’Issy-les-Moules à la porte des Lilas, de Vanves à Montreuil, et de Montrouge à la Porte de Clignancourt.

C’était ça, l’esprit Molitor.

Un endroit rêvé et un rêve d’ailleurs à la portée de tous. Quand t’as pas les moyens de te payer les week-ends au bord de la mer,  t’es content de pouvoir t’évader au bord de l’eau dans un décor qui te raconte la mer.

Le week-end, ça détend pour pas trop cher. Le prix  d’un ticket de métro.

Hier, Molitor, cétait un endroit populaire, dans tous les sens du terme : accessible au grand public.

 

Aujourd’hui, si tu veux passer un week-end à Molitor, t’y laisses le quart de ton salaire (au moins). Finalement, cet été-là, j’aurais mieux fait de ne rien faire.

 

Laisser la Ville raser Molitor et construire son horrible hôtel. Il n’était pas pire que celui qu’on vient de découvrir à la place des piscines dont l’affligeante reconstruction sert d’alibi à des droits d’entrée exorbitants.

 

Sur ce coup-là, il a bien morflé l’esprit Molitor.

 

 

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